" Elle avait besoin de pleurer. Elle ne savait pas pourquoi. Elle avait trop de bonnes raisons. Celle-là ferait l'affaire. Elle chercha des yeux un torchon, s'en empara et l'appliqua en garrot sur la blessure. Je vais devenir fontaine, fontaine de larmes, fontaine de sang, fontaine de soupirs, je vais me laisser mourir.
C'était une solution. Se laisser mourir, sans rien dire. S'éteindre comme une lampe qui diminue.
Se laisser mourir toute droite au-dessus de l'évier. On ne meurt pas toute droite, rectifia-t-elle aussitôt, on meurt allongée ou agenouillée, la tête dans le four ou dans sa baignoire. Elle avait lu dans un journal que le suicide le plus commun chez les femmes était la défenestration. La pendaison, pour les hommes. Sauter par la fenêtre? Elle ne pourrait jamais. Mais se vider de son sang en pleurant, ne plus savoir si le liquide qui coule hors de soi est rouge ou blanc. S'endormir lentement. Alors, lâche le torchon et plonge les poignets dans le bac de l'évier! Et même, et même... il te faudra rester debout, et on ne meurt pas debout.
Sauf au combat. Par temps de guerre...
Elle renifla, ajusta le torchon sur la blessure, bloqua ses larmes, fixa son reflet dans la fenêtre. Elle avait gardé son crayon dans les cheveux. Allez, se dit-elle, épluche les pommes de terre... Le reste tu y penseras plus tard! "
Lady.Bou
marionette bricolée
Dimanche 15 février 2009 à 14:05
Jeudi 8 janvier 2009 à 18:43
On reste des heures dans la nuit à parler à un gentil garçon qui nous prête un pull. Et on ouvre les volets ensemble pour regarder la neige et la campagne toute blanche.
Samedi 6 décembre 2008 à 8:53
"Il se regarde souvent dans la glace, redresse une boucle rebelle, ni par vanité, ni par coquetterie, mais pour préserver la perfection de son image."
5 décembre
Saison d'hiver, Journal d'une danseuse
Toni Bentley
Saison d'hiver, Journal d'une danseuse
Vendredi 5 décembre 2008 à 18:05
"Je n'arrivais plus à dormir, mon corps se couvrait de sueurs froides à l'idée de ce rien tout noir. Rien, quel mot effrayant! Ca diffère totalement de "vide". Le vide suppose d'abord un contenant, donc un élément quelconque qui existe et à qui il ne manque que le contenu. On peut remplir un vide, un peu, à moitié ou au complet. Mais un rien reste éternellement un rien!"
Jeudi 20 novembre 2008 à 19:14
"Quand je parle de "tomber amoureux", j'exagère. Disons que je m'invente des coups de foudre assez régulièrement, ne serait-ce que pour ne pas m'endormir sans avoir matière à rêver. Je n'ai jamais pus concevoir de me coucher sans avoir quelque film à me faire. Ainsi, je ne vois pas arriver la chute dans le sommeil, moment qui n'a jamais était une partie de plaisir pour moi, plutôt un avant-goût de l'agonie."